Résidence franco-russe – création numérique
8 étudiants, venant de 2 écoles françaises — les Gobelins et Les Beaux-Arts de Paris, et 2 écoles russes — Scream School et Itmo, ont été sélectionné pour participer à une résidence de création numérique ayant pour thème l’écologie et les liens indissociables entre l’homme et la nature. La présentation de leurs travaux a eu lieu le 4 décembre 2021 à la Galerie Villa Vitali à Saint-Pétersbourg.
Découvrez leurs créations ci-dessous :
1. Les oiseaux
Ekaterina Orlova, Eva Gabrielle Sarfati
Matériaux: fil métallique, plexiglas, tubes métalliques, branches d’arbres, animation
Les oiseaux annonceurs de présages, êtres célestes naviguant dans l’horizon rogné par nos maisons. Ils partagent avec nous, grâce à leur perspective, leurs observations sur notre monde. Je me demande ce que voient les oiseaux depuis le ciel. En quoi prendre autant de hauteur leur permettrait d’avoir une meilleure vision sur notre avenir? Ils sont rentrés en liaison avec nous. Ils ont pris le temps de faire des recherches, ils ont essayé de s’adapter à notre langage et notre vue. Mais en vain, car nous y sommes hermétiques. Nous ne partageons pas la même vue qu’eux. On aperçoit dans l’espace des branches diverses auxquelles sont accrochés de petits objets et feuilles altérés. Ils leur servent de présentations pour leurs recherches sur l’humanité. Avec l’outil de l’animation et de la vidéo, j’ai essayé de retranscrire et d’interpréter leurs messages.
2. La conscience du mycélium
Kate Eremeeva, Clémence Collignon-Drion
Matériaux : installation physique avec
tissus recyclé et vidéos en animation 3D et 2D
Alors que nous, humains, ne pouvons pas vivre sans la Terre et ses ressources, notre planète prospérerait sans nous. La Nature est efficace dans tous les aspects de son fonctionnement – elle recycle tout ce qu’elle produit et n’utilise que la quantité d’énergie nécessaire pour maintenir son existence. Pour survivre et prospérer paisiblement en tant qu’humains, nous devons cohabiter avec elle sans la défigurer en imitant son propre système. Nous voulons illustrer comment le biomimétisme pourrait être la clé d’un avenir meilleur. L’installation est basée sur l’idée de symbiose entre la nature et les humains à travers le biomimétisme. L’environnement physique ressemblant au mycélium vise à plonger le spectateur dans une atmosphère d’interconnexion entre tous les êtres. Les réseaux mycorhiziens sont des réseaux souterrains créés par des champignons -le mycélium- qui relient les plantes et forment de vastes communautés unies et solidaires. Grâce à ce réseau, les plante les plus favorisées peuvent partager des nutriments avec les plantes démunies ainsi qu’une mémoire commune liant toute la forêt. Grâce à l’interconnexion, ils optimisent leur taux de survie, aboutissant ainsi à la plus haute forme de symbiose présente dans la Nature. C’est pourquoi le réseau de mycélium est utilisé comme la métaphore d’une société interconnectée, solidaire et inclusive. À travers un mélange d’animation 3D, de motion design et d’animation 2D, vous pourrez faire l’expérience de l’apport du biomimétisme dans notre société dans différentes disciplines. Chaque exemple concret s’inspire d’êtres vivants qui peuplent notre forêt et nous sont familiers : araignées, bactéries, champignons, plantes… la musique d’ambiance a été réalisée exclusivement par l’artiste indépendant Alexander Klymik et accompagnera notre installation pour aider à immerger le public. Pour rendre l’installation aussi durable que possible, elle est fabriquée à partir de chutes de tissus de seconde main, aimablement fournies par la marque de vêtements Annur.
3. Vagabond du système
Emma Guyot de la Hardrouyère, Veronika Prizova
Material: tissu, bois, 3D, 2D, Unity
Nous pouvons nous sentir déconnectés de nos semblables dans notre environnement envahissant. Mais même en cherchant à l’échapper, nous sommes déconnectés de la nature. Cette réflexion vient du phénomène de la cécité botanique, qui décrit comment l’absence d’anthropomorphisme chez les plantes, ainsi que des codes culturels, font que nous ne les voyons pas, particulièrement dans un environnement urbain. Les découvertes scientifiques nous ont appris que la communication au cœur de la flore se constitue de connexions entre sous la terre et la surface. Il y a par exemple les composés organiques volatiles, mais aussi des signaux électriques et chimiques qui forment tout un réseau entre les arbres. Ce réseau est principalement formé par le mycorhize, une association symbiotique d’un champignon, le mycélium, et les racines d’un arbre. Ici, ce réseau est représenté par ces racines illuminées qui se développent au cœur d’un tunnel au départ hostile et artificiel. Le format du jeu vidéo nous permet de faire directement interagir le joueur avec cet environnement inconnu, habité par tout une flore intelligente. Que veut dire toute cette communication ? Où est la limite entre l’interaction humaine bénéfique et un sauvetage qui laissera un impact? Réaliser un jeu vidéo permet surtout d’accentuer ce sentiment d’exploration voulu. Et si nous, nous étions véritablement vu tels des intrus dans cet univers floral. Saurions nous changer, nous adapter? Cherche-t-on finalement à s’oublier, en idéalisant la nature et en restant dans un univers artificiel?
4. Foi biosynthétique
Evgenii Khlopotov, Jonathan Sobel
Matériaux: mousse stabilisée, panneau de fibres, projection vidéo.
Les artistes voulaient imaginer des projets artistiques impliquant des plantes, des arbres, repenser leurs interactions complexes et leurs processus si semblables à ceux des humains.. Des produits et vêtements écologiques aux projets artistiques verts, en passant par les congrès politiques internationaux visant à sauver le monde et l’écologie. L’écologie est en train de devenir une nouvelle religion. D’énormes sommes d’argent y sont consacrées et on en parle de plus en plus dans les médias. Crée des espaces interactifs pour des changements existentiels et mentaux.